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Ces fonceuses qui imposent le respect : Marlihan Lopez

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Depuis la mort de George Floyd, tué par des policiers aux États-Unis en mai dernier, un vent favorable aux revendications des Noirs déferle sur la planète entière. Les gens écoutent. Enfin. Militante du mouvement Black Lives Matter, la Montréalaise Marlihan Lopez juge le moment « historique ».

« Nous avons enfin cette conversation à plus grande échelle dans les médias », se réjouit-elle. Elle organise des manifestations et prend la parole publiquement pour expliquer les demandes des communautés noires. Les militants exigent entre autres que moins de fonds soient octroyés à la police et davantage aux programmes sociaux venant en aide aux personnes racisées.

Elle cogne aux portes pour faire changer les choses. Dans Montréal-Nord, où vivent de nombreuses personnes racisées, elle œuvre à la mise en place de services en violence sexuelle, autre cause chère à son cœur. « On doit trouver des moyens de prévenir plutôt que de criminaliser nos jeunes », dit-elle.

Une soixantaine d’associations travaillent de concert avec Black Lives Matter. « Je ne fais pas ça toute seule », souligne la militante de 40 ans. Et c’est justement sa force : Marlihan Lopez excelle dans l’art de tisser des liens entre les organisations. Vice-présidente de la Fédération des femmes du Québec, elle est également coordonnatrice à l’Institut Simone de Beauvoir, affilié à l’Université Concordia et consacré à l’étude de la condition féminine et du rapport entre les sexes. Elle est aussi organisatrice communautaire, consultante, formatrice et conférencière. Autant de chapeaux qui lui permettent de porter son message.

Marlihan Lopez avait à peine cinq ans lorsqu’elle a pris conscience de ce qu’était la discrimination. Née à Porto Rico, un État associé aux États-Unis dont les citoyens n’ont pas le droit de vote aux élections américaines, elle venait de déménager dans le sud des États-Unis avec sa famille. « J’ai vite saisi que je ne faisais pas partie du groupe dominant. J’y ai vécu mes premières expériences de racisme. » Son éveil politique se fait alors à vitesse grand V.

« J’ai aussi compris très tôt la situation coloniale de mon pays d’origine. À huit ans, je refusais de faire le serment d’allégeance au drapeau le matin à l’école », se souvient-elle.

Après avoir fait sa maîtrise en études internationales à Montréal au début des années 2000, elle a vécu une dizaine d’années au Vénézuela et à Cuba, attirée par la lutte anticapitaliste et les mouvements sociaux de ces pays. En 2015, cette mère célibataire d’un garçon autiste était de retour dans la métropole québécoise et joignait le mouvement féministe, bien décidée à défendre la cause des femmes. De toutes les femmes.

« Mon père m’a déjà dit que, puisque j’étais une femme noire, la vie serait difficile pour moi. » Alors chaque jour, depuis, elle fait en sorte que ça change.

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