L’histoire
À 16 ans, enceinte, Florence quitte la maison familiale de Québec. Elle accouche à Montréal dans l’anonymat et confie son petit garçon à l’adoption. Un couple aisé le recueillera. La jeune femme, devenue journaliste, tait son étouffant secret. De son côté, son fils grandit, rêvant de la retrouver. Pendant 20 ans, le hasard mettra sur leur route des gens qui seront des rouages déterminants dans la vie de ces deux êtres blessés.
Les personnages
Florence, étudiante rêveuse qui « vit sur la pointe des pieds ». Étienne, son premier amoureux, ado un peu paumé. Adrien, son fils qu’elle ne connaît pas. Thomas, le meilleur copain du garçon. Et tous les autres que Florence croisera : prof, médecin, amants, amie précieuse.
On aime
La plume sensible de l’auteure, qui tisse une courtepointe faite de pièces disparates : rencontres inusitées, amours brisées, silences impardonnables, rendez-vous manqués, mais aussi résilience, amitiés solides, éclairs d’humour. La réflexion sur l’importance de saisir le moment, de ne pas remettre au lendemain, car rien n’est moins sûr que demain…
L’auteure
Sophie Bienvenu est née en Belgique en 1980. Elle a fait des études en communication à Paris. En 2001, elle s’installe à Montréal. Après Lucie le chien, recueil de textes de son blogue du même nom, et une série jeunesse, elle signe un premier roman, Et au pire, on se mariera (2011). Celui-ci connaît un succès immédiat, ce qui, confie-t-elle, « a changé [sa] vie », lui permettant de se consacrer à l’écriture. Adapté au théâtre, il est en voie de l’être au cinéma par Léa Pool. Chercher Sam, son deuxième roman (2014), confirme son talent. Ce troisième opus était donc espéré.
Publié au Cheval d’août, 224 pages. En librairie le 27 septembre.
POUR LIRE UN EXTRAIT DU ROMAN AUTOUR D’ELLE
Les critiques du Club de lecture Châtelaine
J’ai aimé : Voici la triste histoire vécue d’un gars tranquille, d’une fille perdue… comme dirait Beau Dommage. La vie de Florence livrée en 18 tableaux. Chacun d’eux est narré par un personnage évoluant de près ou de loin dans la vie de cette dernière. Chacun a son propre rythme et son émotion singulière. Car assurément, chacun des tableaux est vivant, nous faisant découvrir un chapitre de la vie de Florence, décrit selon la couleur du narrateur, dans un Québec contemporain dont les repères permettent au lecteur de s’y retrouver. L’écriture est soignée, basée sur le parler populaire québécois sans tomber dans la caricature. Roman moderne, il nous transporte par sa structure narrative et par son ton résolument intime. On embarque dans la vie de Florence, on découvre son histoire petit à petit, on pourrait même, à l’instar des 18 narrateurs, ajouter son grain de sel tellement la vie amène des hasards et des rencontres improbables. Pour mon plus grand bonheur, j’ai survolé de nouveau le roman après l’avoir achevé pour recenser tous les personnages qui relatent un fragment de l’histoire de Florence. À lire d’une traite, sinon vous souffrirez l’attente de la suite et la surprise du nouvel éclairage narratif porté sur le drame de Florence qui, dépossédée de son histoire, se garde le privilège de clore le roman et de commencer sa narration…
J’ai moins aimé : On pourrait dire qu’il faut s’adapter au style, qui paraît décousu et trop parlé, qu’il s’agit là d’un assemblage de moments de vie. C’est compter sans notre sensibilité et sans l’intelligence de l’auteure, qui subtilement nous livre un roman bien ficelé et poignant. Si la banalité de la vie de Florence ne vous touche pas, vous serez interpellé par le style de l’auteure d’origine belge, qui n’a pas qu’adopté la couleur de notre langue avec ses expressions, mais qui sait aussi cerner ses humeurs, ses climats et ses ambiances.
Autres commentaires : Je suis vraiment séduite (j’avais écrit sidérée) par la construction de ce roman, par la beauté de certaines phrases inattendues dans la bouche de ces narrateurs tous hauts en couleur et en émotions.
Ma note sur 10 : 9,5
J’ai aimé : Un roman qui m’a prise au piège, envoûtée. Après quelques premiers chapitres nébuleux, l’éclaircie survient et toutes les pièces du puzzle prennent leur place. J’ai adoré cette manière de progresser dans le temps par l’entremise de plusieurs narrateurs. À chaque nouveau chapitre, ma curiosité était piquée à vif: «Qui parle, cette fois? Quel est son lien avec Florence ou son Adrien?» Alors que j’appréhendais un dénouement cousu de fil blanc (une rencontre entre une mère et son fils), Sophie Bienvenu a pris un tout autre chemin et m’a agréablement surprise, sans jamais verser dans le larmoyant. Je n’en reviens pas à quel point cette Québécoise d’origine belge maîtrise le parler québécois. La vivacité de son style m’a emballée.
J’ai moins aimé : Autour d’elle comprend 18 narrateurs – sans tenir compte des interventions de Florence. Chacun a un lien avec Florence ou son fils. Aussi, si certains narrateurs et leur destin ressortent du lot, d’autres (au final, très peu) semblent servir de prétexte pour faire évoluer l’intrigue. Quoique, avec un nombre aussi impressionnant de narrateurs, il est normal que certains personnages paraissent plus pâles que d’autres.
Autres commentaires : J’avais eu un coup de cœur pour Et au pire, on se mariera et Chercher Sam. Jamais deux sans trois! Sophie Bienvenu n’a plus à faire ses preuves. Voilà une jeune grande auteure confirmée!
Ma note sur 10 : un gros 9
J’ai aimé : Les épisodes mettant en relief différents personnages, les propos qui y sont tenus, les réflexions qu’ils suscitent. J’ai apprécié l’écriture imagée, poétique en son genre, la pointe d’humour. J’ai été séduite par le début et la fin du roman.
J’ai moins aimé : Le style : ces brèves apparitions de personnages qui surgissent de nulle part, qu’on ne réussit pas à apprivoiser, si bien que l’on ne s’attache à aucun. Le roman terminé, j’ai dû relire plusieurs passages pour retracer un mince fil conducteur les reliant à Florence, l’héroïne de l’œuvre.
Autres commentaires : Autour d’elle est un roman à saveur psychologique, où l’auteure nous présente son héroïne avec parcimonie au gré des rencontres qui ont traversé sa vie. Toutefois, l’histoire de cette dernière m’a semblé noyée dans un tourbillon d’événements qui ne laisse finalement pas assez de trace pour nous la faire découvrir dans son entièreté. Dommage !
Ma note sur 10 : 7
J’ai aimé : Tous ces chapitres qui sont une bribe de vie de quelqu’un qui croise, directement ou indirectement Florence, personnage central du livre. On parle d’elle, ou non, de sa vie, de ses épreuves, de ses exils, on la découvre à travers leur existence. Ce sont des polaroïds dans la vie des autres qui viennent se heurter, au détour d’une balade, d’un réaménagement ou d’un voyage, à une partie de la vie de Florence. L’écriture est vraiment intéressante, empathique même, envers des personnages pas toujours sympathiques ni faciles à aimer.
J’ai moins aimé : Au départ, l’écriture «québécoise» me semblait un peu trop soulignée, surtout que c’est un ado qui parle, j’ai eu peur que ce soit comme ça tout le long. Finalement, ça se lit vraiment bien, c’est très fluide, bien que quelques accents ici et là m’ont semblé, eux aussi, un peu appuyés.
Autres commentaires : J’ai découvert une jeune auteure fort intéressante et dont l’écriture sait s’adapter à chaque personnage, qu’il soit enfant, prof, réfugié, gai, police ou couple sur la plage…
Ma note sur 10 : 8
J’ai aimé : La fin est telle que j’en ai pleuré (et il m’en faut beaucoup pour que ça arrive). Florence est tellement forte et puissante. Le chemin qu’elle a parcouru et tout ce qu’elle a traversé semble si proche de ce qu’on vit, si calqué sur nos petites histoires. Autant le réaménagement de la chambre à coucher en une nuit avec notre ami Pinterest que l’envie d’être toujours avec les personnes qui nous font mal. Ce livre est terre à terre et cru. Florence est un personnage intense, elle choisit de vivre au jour le jour et de ne pas s’arrêter aux petits obstacles, elle qui en a vaincu plusieurs. De fillette timide et apeurée, elle devient une reporter de talent avec une générosité de vivre. Voilà l’histoire magnifique d’une famille conçue trop jeune, où mère et fils traversent la vie en parallèle. Je n’en dis pas plus car je laisse à chacun le soin de tomber en amour avec ce merveilleux livre.
J’ai moins aimé : Rien!
Ma note sur 10 : 10
J’ai aimé : Le fait de raconter une histoire par l’entremise de différents narrateurs qui parfois ne font que croiser le chemin de Florence, la protagoniste. Cela crée une mosaïque de points de vue captivante. Sophie Bienvenu a le talent nécessaire pour donner de la substance à chacun des personnages qu’elle introduit, même si ce n’est que le temps de quelques pages.
J’ai moins aimé : Un écueil majeur de ce genre de livre est qu’à force de rajouter des rôles secondaires, on finit par perdre le fil et l’intérêt pour l’histoire principale. La qualité des différentes histoires m’a également semblé inégale, passant de l’excellent (le premier amour de Florence, l’employée qui crée un malaise lors d’un baby shower) à l’insipide (l’homme qui marche dans la rue par un bel après-midi de printemps).
Autres commentaires : Ce livre n’a pas la force brute d’Et au pire, on se mariera, mais Sophie Bienvenu a une plume sûre qu’on n’a certainement pas fini de lire.
Ma note sur 10 : 7
J’ai aimé : L’écriture simple et sans prétention de l’auteure. Elle est facile à lire. Le roman se dévore d’ailleurs rapidement. J’ai trouvé très intéressante l’idée de découvrir le personnage de Florence à travers des vignettes de type «nouvelle». Chaque chapitre ouvre sur une tranche de vie qui concerne indirectement l’héroïne. Ce procédé littéraire est bien maîtrisé par l’auteure. Chapeau.
J’ai moins aimé : Les personnages secondaires présentés dans chacun des chapitres sont assez caricaturaux, voire parfois grossiers. Les tranches de vie présentées sont réalistes… mais traitées souvent de façon superficielle. Je trouve aussi que l’héroïne est un peu trop parfaite… Même si elle traîne une souffrance initiale importante avec elle (une souffrance? Que dis-je? Plein de souffrances!). Le deuxième degré du roman, construit autour de l’abandon, sous plusieurs formes, manquait un peu de profondeur pour pleinement me satisfaire. Personnellement, je me demande, face à de si nombreux abandons, comment Florence peut-elle réussir si bien sa vie? On ne comprend pas, du fait qu’elle est souvent un personnage secondaire dans les différents chapitres du roman, comment elle assure sa résilience, au-delà d’un objectif de caméra.
Autres commentaires : Une lecture sans prétention, un bon divertissement, de belles idées de structures et de thèmes. Le roman aurait par contre mérité d’être retravaillé pour traduire la complexité réelle des nombreux personnages qui gravitent autour de l’héroïne et gagner en profondeur.
Ma note sur 10 : 7
J’ai aimé : La forme originale du roman pour le moins surprenante, voire déstabilisante. L’auteure nous raconte l’histoire de Florence sur 20 ans par récits parallèles, au point que j’ai pensé un moment être dans un recueil de nouvelles. Une fois que j’ai compris le procédé, j’ai aimé justement cette histoire qui se dévoile par petites touches, tout doucement, avec les tranches de vie d’autres personnes. J’ai particulièrement aimé le ton frais et actuel de l’écriture et les dialogues empreints de réalisme. C’est un roman plein d’intelligence et de finesse.
J’ai moins aimé : Certains récits sont plus faibles et moins intéressants, car ils sont plus loin du personnage principal et semblent faire un peu de remplissage, tels celui du couple qui va dans le Sud ou celui des policières.
Autres commentaires : Je vais lire ses romans précédents.
Ma note sur 10 : 8
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