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Livre du mois: La balade des pas perdus de Brooke Davis

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Couv_Balade_PasperdusL’histoire

Abandonnée par sa maman dans un grand magasin, une fillette fait la connaissance d’un étrange bonhomme échappé de sa maison de retraite et qui deviendra son protecteur. En compagnie d’une vieille dame indigne, ils partent en cavale sur les routes poussiéreuses du désert australien, sur les traces de la fugitive.

Les personnages

Millie, sept ans, cheveux roux frisés et bottes rouges. Depuis la mort de son chien, elle recense dans son « livre des choses mortes » tout ce qui disparaît autour d’elle. Sous le numéro 28, le cœur brisé, elle a inscrit en lettres énormes : MON PAPA.  Karl, 87 ans, veuf. Il adorait sa femme. Rebelle sentimental, il s’enfuit de la résidence où l’a parqué son fils et adopte cette petite rouquine esseulée. Agatha, 82 ans. Depuis la mort de son mari, elle ne quitte plus sa maison et, de sa fenêtre, insulte les passants. Elle est en colère contre la vieillesse et ses ravages.

On aime

La tendresse unissant les membres de ce trio improbable. La sagesse d’une cou-rageuse petite fille. La résistance des deux vieux, leur refus d’abdiquer face à la société bien-pensante, leur folie débridée. La réflexion, à la fois profonde et fantaisiste, sur la perte, le deuil, la vieillesse.

POUR LIRE UN EXTRAIT DE LA BALLADE DES PAS PERDUS

Brooke_Davis_ArticleL’auteure

Brooke Davis voit le jour en Australie. Elle commence à écrire à l’âge de 10 ans, « un genre d’Anne… la maison aux pignons verts », se rappelle-t-elle. Partie pour un périple sac à dos autour du monde, elle se trouve au Vietnam – sa première escale – lorsqu’elle reçoit un appel de son père lui annonçant la mort de sa mère dans un accident. Lors de ses études universitaires en création littéraire, elle écrit un mémoire qui deviendra ce roman, révélation de la Foire du livre de Londres en 2014. Un best‑seller dans 25 pays qui permettra sans doute à l’auteure de 35 ans de se consacrer à temps plein à l’écriture. Pour l’instant, elle est libraire à Perth, un boulot qu’elle adore.

 

 

Les critiques du Club de lecture Châtelaine

 

1. Christian Azzam

ChristianAzzam-1J’ai aimé : Pour (au moins) quatre raisons. 1) Ce livre, qui aborde des sujets plutôt difficiles – la mort, la disparition, la vieillesse – arrive à nous faire rire au fil des péripéties des trois personnages centraux, ô combien colorés, déjantés et fantasques, ainsi que par l’originalité de la trame, qui nous plonge dans des situations rocambolesques tout au long de la quête de Millie Bird, sept ans, et de ses deux compères octogénaires. 2) Pour la poésie qu’on y trouve. Parler de la mort, c’est forcément aussi parler de la vie, comme dans ces quelques lignes où l’on dit que : « Peut-être que le jour où tu rends ton dernier soupir, tu rends tout, tes souvenirs et tes pensées et les choses que tu regrettes de ne pas avoir dites et celles que tu aimerais ne pas avoir dites… et la sensation de boue entre tes doigts et le vent quand tu descends la colline en courant et la couleur de toute chose, pour toujours. » 3) Parce que le test de la page 99 est réussi. 4) Parce que vous avez déjà lu une auteure australienne, vous ?

Commentaires : Si vous ne lisez que des prétendants au Goncourt, vous risquez d’être déçue.

Ma note sur 10 : 7,5

 

2. Sonia Gratton

SoniagrattonJ’ai aimé : Difficile de ne pas être touchée par l’omniprésence de la mort, que ce soit celle du père ou d’un chien, et la sensation que celle-ci attend forcément tout le monde. Ici, regardée en face, éclairée par ceux qui en sont en principe les plus proches et les plus éloignés, on voit bien qu’elle ne peut que nous concerner tous, comme la vie, son seul antidote. L’exotisme subtil de l’Australie, l’humour, le sens de la formule et le fait qu’on s’attarde à des personnages vieux, un peu moches, auxquels on ne peut que s’attacher.

J’ai moins aimé : Faire parler un enfant est très difficile, et peu d’auteurs réussissent, à mon avis, à trouver le ton juste pour exprimer la naïveté, la pureté, la franchise recherchées – le modèle le plus réussi étant, selon moi, Catcher in the rye de Salinger. Dans La balade des pas perdus, il y a des moments où c’est très réussi et où on y croit, mais aussi d’autres où le ton est un peu forcé. Et quand on essaie d’être trop cute, je décroche.

Ma note sur 10 : 7

 

3. Isabelle Goupil-Sormany

isabellegoupilsormanyJ’ai aimé : Le roman nous plonge avec humour au cœur de la résilience humaine, de l’attachement et de la recherche de sens face à la mort et à l’abandon. J’ai adoré cette quête improbable et absurde, parfois irrévérencieuse, souvent touchante. Les personnages sont typés, caricaturaux, mais très attachants.

J’ai moins aimé : La traduction m’a parfois irritée. Il m’a aussi fallu du temps pour m’habituer aux dialogues imbriqués dans le texte ; j’ai dû relire certains passages afin de bien comprendre le style narratif.

Commentaires : Et si les mannequins étaient réellement des morts à qui on offrait une deuxième vie ? Il y a quelque chose de sublime dans cette vision enfantine.

Ma note sur 10 : 8,5

 

4. Anja Djogo

Anja_DjogoJ’ai aimé : L’idée à la base de ce livre est intéressante et aurait pu donner lieu à une œuvre vraiment touchante – la façon dont une fillette perçoit l’abandon ; la relation qui se développe entre une enfant qui vieillit trop vite et des personnes âgées qui laissent filer leur vie devant elles. Bref, des thèmes émouvants qui ont été exploités avec succès dans d’excellents romans comme Extrêmement fort et incroyablement près, de Jonathan Safran Foer, ou encore L’histoire de l’amour, de Nicole Krauss.

J’ai moins aimé : C’est selon moi une œuvre inaboutie, qui s’éparpille inutilement et nous laisse sur notre faim. Bien qu’il n’y ait que trois personnages dans l’histoire, j’ai eu l’impression de n’en connaître aucun. Profondément antipathique, Agatha fait dévier l’histoire dans une direction beaucoup moins intéressante que celle que laissait présager le début de l’œuvre. L’ajout d’une touche d’humour pour alléger les thèmes assez sombres aurait pu être une excellente idée si les situations comiques ne tombaient pas à plat. J’ai terminé ce livre en ne sachant pas trop si je venais de lire un drame ou une comédie, mais en me sentant déçue dans les deux cas.

Ma note sur 10 : 4

 

5. Nathalie Thibault

NathalieThibaultJ’ai aimé : La petite Millie qui, avec l’innocence perdue qui est habituellement l’apanage des adultes, collectionne les choses mortes ! Elle redoute plus que tout d’être encore abandonnée par les adultes. Sa devise : tu mourras un jour, tu sais. Ce à quoi Charlie Brown répondrait : oui, mais je vis tous les autres. La vieille chipie qui espionne toutes les personnes qui osent s’aventurer dans sa rue et qui passe tout haut ses commentaires désobligeants ! Et ce vieux veuf désespéré qui se sauve de sa maison de retraite. Chacun souhaite se faire oublier, ou se faire retrouver… D’ailleurs, qui n’a jamais eu le fantasme de se cacher dans un grand magasin après l’heure de la fermeture ?

Je n’ai pas aimé : Ces personnages si attachants ne nous attachent pas, justement. Cette histoire qui s’annonçait fantaisiste et rafraîchissante ne réussit pas à nous émouvoir, même s’il y a beaucoup de potentiel dans les personnages. Grincheux et insupportables, ils vivent un road trip, une aventure hors du commun, une folle expédition vers ce qu’ils ont perdu : l’attachement, la bonté et l’amour. On aurait voulu y croire, mais l’émotion n’y est tout simplement pas.

Commentaires : Un roman sur le mal de vivre, à tout âge, est toujours gagnant ! Un souvenir du Vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire, de Jonas Jonasson, m’est revenu, œuvre qui est, elle aussi, une apologie de cette liberté retrouvée. Ici, le ton est plus mélodramatique que fantaisiste, débridé et réjouissant !

Ma note sur 10 : 6,5

 

6. Marie-Claude Rioux

marie-claude_n_bJ’ai aimé : Millie, Karl et Agatha… Ces personnages que tout oppose sont très attachants, chacun à leur façon. J’ai aimé découvrir la relation qui se tisse entre eux et la façon dont ils transcendent les épreuves qui se présentent sur leur chemin. C’est une belle histoire intergénérationnelle d’ouverture à l’autre et de dépassement de soi, un roman qui fait du bien. Malgré la gravité des sujets abordés, le roman est empreint de légèreté et d’humour.

J’ai moins aimé : Rien !

Ma note sur 10 : 8

 

7. France Giguère

francegiguereJ’ai aimé : Peu de choses, à part le personnage principal, la petite Millie, dont l’imaginaire est très bien rendu.

J’ai moins aimé : Le côté rose bonbon de l’histoire. J’avais l’impression d’être dans un mauvais conte avec deux vieilles fées malcommodes qui s’occupent d’une pauvre orpheline ! La traduction, pas mauvaise en soi, n’a pas réussi à rendre l’humour de la version originale. J’ai été surprise d’apprendre que l’auteure avait voulu aborder le thème de la mort dans ce livre pour mieux apprivoiser la peine qu’elle avait vécue lors du décès de sa mère. Certes, la jeune fille et les vieux qui l’accompagnent sont confrontés à la mort à leur manière, mais l’auteure veut tellement donner du style et de l’humour à son histoire qu’elle passe à côté de son sujet et ne réussit pas à toucher le lecteur. Pourtant, j’ai moi aussi côtoyé la mort, ayant perdu, assez jeune, plusieurs personnes chères !

Commentaires : J’aurais abandonné ce roman si je n’avais pas été obligée de le lire au complet pour le club de lecture.

Ma note sur 10 : 2

 

8. Marielle Gamache

mariellegamacheJ’ai aimé : Le style très ludique que prend l’auteure pour nous exposer la fraîcheur de l’enfance versus la nostalgie ou la désinvolture de la vieillesse. L’écriture imagée, les personnages marginaux et farfelus qui nous entraînent dans des situations inusitées. Ils nous font vivre toute une panoplie d’émotions et rendent cette œuvre attachante.

J’ai moins aimé : La fin un peu abrupte.

Commentaires : C’est un roman accrocheur et profond, présenté sous la forme d’un conte complètement déjanté. Les thèmes universels dont il est question – l’amour maternel, l’amour tout court, la vie, la mort, l’après… – sont traités ici avec un brin de folie qui met un baume sur le cœur. C’est le genre de livre que l’on ferme à regret.

Ma note sur 10 : 9

 

9. Sandrine Desbiens

J’ai SandrineDesbiensaimé : La naïveté « adulte », la perspicacité et l’insouciance de Millie, si poignantes. Les liens touchants qui se forment entre la fillette, Karl et Agatha. Ce roman est idéalement structuré pour qu’on ne se fatigue pas de l’histoire de chaque personnage.

J’ai moins aimé : L’écriture très simple, et même enfantine, qui représente la vision d’une enfant. La tristesse et la confusion du personnage de Karl. Aussi, l’abandon de la mère et le réconfort de la voisine m’ont laissée perplexe et triste.

Ma note sur 10 : 5

 

10. Raphaëlle Lambert

Raphaelle-LambertJ’ai aimé : La rencontre improbable de ces trois personnages esseulés et marginaux. Ce qui se transforme en eux et ce qui se développe entre eux, au hasard de leur voyage. Les mésaventures rocambolesques et le roman très drôle malgré les sujets graves abordés. L’histoire de chacun, les destins très différents qui se heurtent puis forcent l’entraide.

J’ai moins aimé : Le style d’écriture, qui change selon les personnages et qui nous entraîne dans l’univers intérieur de chacun. Le ton dans la partie de la petite fille, au début.

Commentaires : Travail très complet pour un premier roman, c’est une histoire touchante qui ne tombe pas dans la facilité. Une balade dans une Australie loin d’un épisode de National Geographic !

Ma note sur 10 : 8

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