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La déesse des mouches à feu : les critiques

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Extrait à lire : les huit premières pages de notre livre du mois.

1 – Stephanie Vincent

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Mon résumé en une phrase : En 1996, à Chicoutimi-Nord, Catherine a 14 ans et vit des expériences qui la propulseront en plein cœur de ce que l’adolescence a de plus violent, avec ses tourments, sa naïveté et sa superficialité, mais aussi sa fragilité et sa beauté.

Je connaissais Geneviève Pettersen sous le nom de Madame Chose dans La Presse+.

Ce que j’ai aimé : le style de l’auteure, l’ironie, l’humour un peu noir, la sensibilité, la manière de raconter le drame sans tomber dans le pathétique, l’oralité de la langue.

Ce que j’ai moins aimé : rien !

Ma note : 8,5/10

Autres commentaires : Le premier roman de Geneviève Pettersen m’a séduite avec son style, son écriture maîtrisée, ses personnages touchants et troublants. Le regard de Catherine, souvent naïf, révèle la complexité et la fragilité des êtres qui l’entourent. Un côté trash, mais aussi une touche de lumière et une grande sensibilité.

 

2 – Julie Gagnon

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Mon résumé en une phrase : Dans le Chicoutimi des années 90, une adolescente veut être à tout prix celle avec qui on veut « vedger ».

Je ne connaissais pas l’auteure.

Ce que j’ai aimé : Cette héroïne effrontée de 14 ans qui joue contre la mort à fortes doses de mescaline et d’anorexie, qui expérimente la sexualité maladroitement et qui use d’un langage cru et typiquement régional pour s’affirmer. Sauvée à la dernière minute par des parents vaillants, la déesse des mouches à feu et ses amis, des têtes brûlées, m’ont ébranlée.  Les repères nombreux de l’époque sont un voyage dans le temps très troublant, qui s’incrustera dans ma tête pour encore bien longtemps.

Ce que j’ai moins aimé : rien !

Ma note : 9/10

Commentaire : C’est un roman très fort et déstabilisant.

3 -France Giguère

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Mon résumé en une phrase : Tranche de vie d’une adolescente en 1995 au Lac-St-Jean

Je ne connaissais pas l’auteure, je l’avais entendue parler de ce livre dans une entrevue à la radio au printemps 2014.

Ce que j’ai aimé : Le titre, tellement poétique. La langue parlée, très colorée et locale, qui donne vraiment l’impression d’une ado qui nous raconte sa vie à 14 ans. Très bonne description de la gang d’amis, des premières expériences sexe et drogue et des relations parents-ados.

Ce que j’ai moins aimé : C’est peut-être une question de génération ou de goût personnel tout simplement, mais le sujet, les frasques d’ados, bien que très bien rendues, ne m’ont pas accrochée. L’impression du livre Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée à la sauce d’aujourd’hui.

Ma note : 7/10

Autres commentaires : C’est quand même un premier roman à lire pour les parents qui auraient oublié leur propre adolescence. J’aurais aimé un lexique des expressions locales.

 

4 – Isabelle Goupil-Sormany

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Mon résumé en une phrase : C’est le portrait expressionniste d’une jeune Saguenéenne qui expérimente tous les tabous propres à l’adolescence : sexe, drogue et rock’n’roll.

Je connaissais l’auteure par le biais de ses chroniques de mœurs dans La Presse (Madame Chose) qui me font rigoler tant elles sont pragmatiques et dans le ton « pourquoi se casser le bicycle ? ».

Ce que j’ai aimé : J’ai adoré le langage utilisé et les nombreux référents à Saguenay, qui ancrent l’histoire rapidement et efficacement pour nous offrir l’essentiel de l’héroïne. On ressent rapidement la violence du propos, et en être témoin nous bouscule agréablement. L’auteure a aussi su peindre le tableau d’une adolescence intense, curieuse, chargée d’émotions et d’hormones. Sous une trame narrative parfois insensible et blasée, voire imperméable aux impacts de la vie. Le livre nous fait très bien comprendre la superficialité liée à cette période de la vie, et surtout la quête d’identité qui l’accompagne.

Ce que j’ai moins aimé : Certains contrastes apparaissent improbables. L’adolescente est dépeinte comme une première de classe, intelligente et manipulatrice mais incapable d’introspection narrative. Tout est superficialité et indifférence malgré les trop nombreuses difficultés. Or, j’ai eu peine à croire à ce caractère purement concret et au ras des pâquerettes considérant les drames dépeints. On sent un peu trop le désir de l’auteure de traduire le je-m’en-foutisme typique de l’adolescence, mais est-ce réellement possible ? Je m’interroge encore. L’hermétisme des adolescents à mon sens cache au contraire une profonde violence introspective que décrit mal le roman.

Ma note : 9/10

Autres commentaires : Un livre d’une intensité descriptive remarquable et un langage appuyé au service du propos. J’hésite entre l’offrir éventuellement à ma future adolescente pour engager un dialogue sur « je sais maintenant » et le cacher pour toujours pour ne pas consentir indirectement à la violence de cette transition vers l’âge adulte. Dans le roman, la mère de l’héroïne lui offre un livre sur lequel elle s’appuie pour justifier en partie sa délinquance… Il ne faudrait pas tomber dans le piège.

 

5 – Marielle Gamache

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Mon résumé en une phrase : L’auteure se substitue à une adolescente en quête d’un quelconque sentiment d’appartenance et met en relief la réalité crue de sa jeune héroïne qui se dévoile complètement, sans aucun scrupule…

Je ne connaissais pas cette auteure. Je l’ai découverte à travers ce premier roman.

Ce que j’ai aimé : D’entrée de jeu, l’histoire bien située dans le temps et l’espace est des plus captivantes.  De plus, les personnages bien définis et le style de l’auteure ont réussi à me charmer complètement.

Ce que j’ai moins aimé : La fin un peu rapide, je suis restée sur mon appétit.

Ma note : 8,5/10

Autres commentaires : L’auteure a vivement suscité mon intérêt. J’ai particulièrement apprécié son style : s’octroyant le rôle de narratrice, elle cède toute la place à son héroïne, ce qui rend le récit criant de vérité. C’est à mon sens un premier roman très bien réussi, une belle découverte. Je le suggère bien sûr à tous les lecteurs qui, tout comme moi, aiment ce genre de livre. Vous serez comblés.

 

6 – Gabrielle Paquette 

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Mon résumé en une phrase : Une jeune fille de 14 ans saute à pieds joints dans l’adolescence : coups de foudre, coups de gueule, premières expériences, émotions troubles et intensité l’attendent au détour.

Je ne connaissais pas l’auteure, j’ai entendu ou vu le titre du livre dans les médias. J’ai ouvert le livre sans aucune idée préconçue, sans préjugé.

Ce que j’ai aimé : Les phrases coups de poing, le rythme essoufflant, les émotions intenses, le droit au but, le malaise, l’écriture précise et directe.

Ce que j’ai moins aimé : Il n’y a pas d’aspect que j’ai moins aimé, mais je suis sortie fatiguée de cette lecture, pas capable de laisser le livre avant de l’avoir terminé. Je l’ai donc lu d’une traite, comme s’il n’y avait jamais un bon moment pour arrêter la lecture.

Ma note : 8,5/10

Autres commentaires : Heureuse de lire une histoire qui se passe en région mais qui ne tombe pas dans les stéréotypes associés à la ruralité. Les jeunes traversent les mêmes étapes, les mêmes émotions, les mêmes épreuves peu importe le lieu, et l’auteure le démontre bien. Il y a un fort sentiment d’appartenance de l’auteure à sa région, les mots en font foi, mais les personnages ne sont pas caricaturaux. C’est un roman qui va vite, qui nous happe et qui nous retient malgré les malaises. Les références musicales, les interactions entre les jeunes, les questionnements, les coups de gueule, l’importance du style vestimentaire nous ramènent à notre propre adolescence, surtout quand on l’a vécue à peu près à la même époque.

 

7 – Philippe Garon

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Mon résumé en une phrase : Comment survivre au déluge quand on est une fille de 14 ans.

Je ne connaissais pas l’auteure.

Ce que j’ai aimé : Vraiment le genre de char littéraire dans lequel j’aime embarquer. Pas que j’affectionne particulièrement les livres Chevrolet-Cavalier 1998. Tout est dans la personne qui le chauffe. Puis à mon sens, Geneviève Pettersen est une sacrée pilote. La pédale au fond, elle nous entraîne sur les chemins pas catholiques d’une jeunesse désespérée. Elle a un talent de conteuse pas ordinaire. Elle se met totalement au service de son personnage narrateur. C’est beau de voir à quel point, sur le plan syntaxique et lexical, elle réussit à donner totalement la parole à Catherine, à gosser ses phrases pour nous donner accès à l’histoire dans un style qui coule et qui colle à la route qu’elle emprunte et aux protagonistes qui roulent dessus. Avec une finale gigogne, très réussie à mon sens. Captivant !

Ce que j’ai moins aimé : J’aurais apprécié quelques petites fenêtres pour connaître davantage la lumière intérieure de Catherine… Mais peut-être y en avait-il et que je ne les ai tout simplement pas vues…

Ma note : 7,5/10

Autres commentaires : Il y aurait tout un débat à faire sur la qualité du français, la place de la langue orale dans notre littérature nationale. Moi, comme auteur, c’est justement mon matériau, donc j’ai un préjugé favorable. Mais ça n’empêche pas que les partisans du purisme, comme monsieur Georges D’Or par exemple, ont une sacrée belle pochetée d’arguments valables. Personnellement, c’est un sujet qui m’interpelle beaucoup, même si j’ai peu de réponses…

8 – Yannick Olassa

yannickollassaMon résumé en une phrase : Un état des lieux de la jeunesse saguenéenne de la fin des années 90 à travers les yeux d’une adolescente qui teste les limites de la liberté.

Je connaissais l’auteure sous son pseudonyme Madame Chose pour ses chroniques dans La Presse.

Ce que j’ai aimé : Découvrir la singularité de la vie en région et constater la richesse et la différence des vécus des adolescents malgré que l’on vive dans la même province.

Ce que j’ai moins aimé : J’aurais aimé avoir le point de vue de ses amis, par l’entremise d’une narration à la troisième personne ou par l’inclusion de quelques dialogues qui auraient permis de donner plus de corps à l’histoire.

Ma note : 7/10

Autres commentaires : Le roman est rédigé comme on parle, utilisant des expressions propres au Saguenay. On réalise à quel point c’est un autre monde que la vie montréalaise. Une vie où la nature est importante, où la chasse et la pêche font partie des mœurs. On s’habitue rapidement à la musique de cette langue, même si l’on n’en comprend pas nécessairement tous les mots.

 

8 – Stefannie Larichelière

stehannielaricheliereMon résumé en une phrase : Dans un Chicoutimi-Nord segmenté, une adolescente vit à la puissance « grand V » toutes les ardentes sensations que l’existence peut lui offrir.

Je connaissais la blogueuse et je lis à l’occasion sa chronique dans La Presse+.

Ce que j’ai aimé : J’ai adoré ce roman punk. D’une écriture robuste, l’auteure retient notre attention du début à la fin… Et quelques fois nous fait replonger au cœur d’une époque bien révolue : notre propre adolescence ainsi que les années 90.

Ce que j’ai moins aimé : rien !

Ma note : 9/10

 

10 – Émilie Côté

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Mon résumé en une phrase : Nous suivons la vie de Catherine à travers une année sombre de son adolescence au Saguenay.

Je n’avais jamais lu cette auteure puisqu’il s’agit de son premier roman.

Ce que j’ai aimé : Le livre est écrit avec l’accent du Saguenay et on l’entend dans chaque mot, dans chaque phrase. C’est cette couleur dans le style d’écriture qui nous rend le personnage de Catherine si attachant, et son histoire si réelle.

Ce que j’ai moins aimé : Des passages très explicites qui ne servent pas toujours l’histoire, mais surtout que le roman soit si court.

Ma note : 9/10

Autres commentaires : Jamais je me se serais tournée naturellement vers ce livre. Quel bonheur qu’il me fut imposé. J’avais 13 ans en 1996 et malgré que son parcours soit loin du mien, je ne pouvais faire autrement que de me mettre, dès les premières pages, à la place du personnage principal. J’ai totalement et complètement embarqué dans cette histoire à la fois triste et sombre écrite sans gants blancs, avec le langage coloré d’une adolescente qui choisit le pire des chemins. Je ne saurais même pas dire pourquoi précisément mais ce livre est vraiment venu me chercher droit au cœur !

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